Démystifier le sujet du blocage d’un ouvrage au crochet.
Vous avez terminé votre projet de crochet et les instructions de finition vous demandent de « bloquer légèrement l’ouvrage », ou encore de « bloquer aux dimensions finales ». Qu’est-ce que ça signifie que de bloquer un projet ? Pourquoi devrait-on le faire ? Et surtout, comment ?
Si le blocage d’un ouvrage au crochet vous semble obscur ou inutile, nous sommes là pour démystifier le tout avec deux articles sur le sujet.
Blocage : ce que c’est
Très rapidement : le blocage est une technique qui consiste à humidifier les fibres de votre projet et à leur donner la forme ou les dimensions voulues.
Dans le prochain article, nous verrons le pourquoi du blocage. Pour aujourd’hui, nous nous en tiendrons au fait que c’est une étape importante pour obtenir un résultat final professionnel, ajusté et bien formé.
Dans cet article, voyons les aspects techniques du blocage d’un ouvrage de crochet : le matériel, les méthodes et le moment.
Matériel requis pour bloquer un ouvrage
De quoi avons-nous besoin pour bloquer un ouvrage crocheté, au fauit ?
Surface plane
Pour commencer un tapis ! Ce sont généralement des carrés de mousse de 30 cm. Les bords sont découpés afin de pouvoir les imbriquer comme un casse-tête, ce qui permet de moduler le tapis en fonction de nos besoins. Il existe des tapis avec un quadrillage qui nous permet de placer nos ouvrages bien droits, ou sinon un simple tissu à carreaux pourra aussi bien faire l’affaire.
Ces tapis peuvent parfois être onéreux. S’ils sortent de votre budget, un simple tapis de yoga, voir même un lit pourront faire l’affaire.
Attention ! Les carrés de mousse très colorés que l’on retrouve en grande surface et qui sont prévus pour la salle de jeux des enfants peuvent déteindre sur l’ouvrage. Faites un test avant de les utiliser !
Épingles, aiguilles, aiguilles en T
Les aiguilles, souvent appelées aiguilles en T à cause de leur forme, permettent de maintenir l’ouvrage dans la position désirée. Il existe aussi des peignes à bloquer – des outils avec plusieurs aiguilles espacées régulièrement – qui nous permettent de fixer l’ouvrage sur de plus grandes longueurs, plutôt qu’une épingle à la fois.
Si nous pouvons nous permettre une qualité moindre sur le tapis, il est quand même recommandé d’acheter des aiguilles assez qualitatives afin que celles-ci ne rouillent pas avec le temps, au risque d’abîmer nos ouvrages.
Eau, humidité
Un fer à repasser en mode vapeur, une bouteille vaporisatrice pour un blocage par spray, un évier propre et l’eau du robinet pour un blocage par trempage… retenez que c’est l’humidité qui fait toute la magie du blocage.
Le blocage en 3 techniques
Il existe trois techniques principales pour bloquer votre ouvrage en fonction des fibres utilisées pour notre projet. Lisez bien les instructions d’entretien de votre laine ou fil avant de faire votre choix.
(1) BLOCAGE À LA VAPEUR
Le blocage à la vapeur est recommandé pour des fibres plus résistantes, comme les fibres végétales ou une bonne laine de mouton. Elle ne sera pas recommandée pour les fibres plus fragiles comme la soie ou le cachemire.
Pour bloquer notre projet, nous aurons besoin d’un fer à repasser possédant l’option vapeur. Il faudra régler celui-ci sur la température la plus basse.
Pour protéger notre ouvrage, nous utiliserons une pattemouille, un linge humide que nous placerons entre le fer et le projet. Pour cela, nous pourrons utiliser un torchon, une taie d’oreiller, une chute de tissu, etc.
Comment procède-t-on ? C’est très simple, nous plaçons notre projet sur la table ou planche à repasser, nous posons la pattemouille sur l’ouvrage, puis nous passons le fer sans que celui-ci ne touche la pattemouille, donc à 2 ou 3 cm au-dessus. N’hésitez pas à tirer doucement sur les fibres afin de leur donner la forme désirée. Puis on laisse sécher à plat sur le tapis. Il ne faudra pas hésiter à placer quelques aiguilles en T afin de maintenir l’ouvrage dans la position souhaitée.
Fait intéressant : contrairement à la croyance populaire, l’acrylique peut être bloqué. En effet, la chaleur intense du blocage à la vapeur (même à sa plus basse température) fera fondre l’acrylique légèrement, nous permettant ainsi d’ouvrir les mailles ou le point de fantaisie. Attention, il ne faut jamais poser le fer directement sur l’acrylique.
(2) BLOCAGE AU SPRAY
Cette technique est recommandée pour les fibres fragiles comme la soie et le cachemire, mais également comme technique parfaite pour les personnes qui débutent avec le blocage.
Il s’agit d’une technique simple qui consiste à placer notre ouvrage à plat sur le tapis, puis à l’aide du spray, nous allons vaporiser de l’eau tiède sur l’ouvrage – pas trop pour ne pas engorger les fibres. Puis nous placerons l’ouvrage dans la position désirée et le maintiendrons en place à l’aide des aiguilles ou des peignes. Puis on laisse sécher à plat en position.
(3) BLOCAGE AU BAIN ou PAR TREMPAGE
Cette technique est recommandée pour la laine de mouton. Elle consiste à faire prendre un bain à notre ouvrage avant de l’installer sur le tapis. Vous allez le laisser tremper une bonne quinzaine de minutes afin de bien gorger les fibres.
Après un essorage très doux à la main, vous pourrez rouler votre projet dans une serviette de bain. La serviette absorbera une partie de l’eau. En fonction de votre fil, il vous est même possible de faire un essorage doux en machine à laver !
Comme pour les autres techniques, placez ensuite votre ouvrage à plat et maintenez-le en position à l’aide de vos aiguilles, le temps du séchage à l’air libre.
Astuces finales
Avant de réaliser le blocage, il est intéressant de prendre des mesures (notamment pour les pulls) avant d’humidifier notre projet, afin de le faire sécher sans en modifier les proportions.
On peut aussi se fier au diagramme de notre patron, le cas échéant, pour bloquer aux dimensions recommandées.
Pressé par le temps ? Un ventilateur dirigé vers votre ouvrage accélérera le séchage à l’air !
Nous espérons que ces explications vous permettront de mieux appréhender cette technique. À nos yeux, elle fait partie des basiques à maîtriser afin d’obtenir un ouvrage soigné.
Bon crochet !