Dans le cadre de son aventure Notre Univers au crochet, Karine (La rose du rang) nous fait découvrir les membres du Collectif Francrochet… sous toutes leurs mailles !
Si on te connaît peut-être d’abord pour tes magnifiques chouchous en velours, tu es plutôt une touche-à-tout du crochet! Peux-tu nous parler un peu de ce qui t’a menée vers les arts de la fibre?
Quand j’étais ado, ma grand-maman a eu un 2e diagnostic de cancer du sein (elle en avait eu un 1er quand j’étais enfant, donc je n’en ai pas souvenir). En famille on s’est mis à faire des marches pour ramasser des fonds pour le cancer du sein. On faisait des « bake sales » à la job de ma mère et on s’est mises à tricoter des pantoufles roses…
…littéralement des carrés au point mousse cousus ensemble! C’est ma mère qui m’a appris (elle sait juste faire ça, haha). Plus vieille, je faisais ca avec une amie aussi: on tricotait en écoutant la télé.
En 2013/2014, la Maison Tricotée a ouvert et le chum de mon amie a entendu parler de ça. Il lui a offert un certificat cadeau pour la Maison Tricotée pour sa fête, vu qu’il nous voyait tout le temps tricoter ensemble. Je l’ai accompagnée et Céline, la proprio de LMT, nous a montré comment faire des tuques (tricot en rond) et la différence entre acrylique et fibre naturelle. J’pense qu’on a tricoté 20 tuques ensemble cette année là et j’ai jamais arrêté le tricot!
Une autre amie, qui habitait Québec elle, avait commencé le crochet. Une fois, alors que je la visitais, elle m’a montré comment. J’me suis mise à faire des recherches sur YouTube et j’ai appris le crochet comme ça. J’ai vraiment pogné la piqure du crochet en 2019, quand j’ai commencé à faire mes fameuses guenilles!
Aujourd’hui je tricote vraiment rarement, c’est le crochet qui m’allume! Mais dans les dernières années j’ai aussi fait un peu de tissage, de « punch needle », de couture… je suis un peu touche à tout mais je suis débutante en tout, sauf tricot et crochet!
Le monde de la laine semble en pleine effervescence depuis quelques années. Peux-tu nous raconter ce qui t’as motivée à démarrer ta propre entreprise?
La petite histoire c’est que je tricotais toujours sur l’heure du lunch au bureau en jasant avec mes collègues. Je suis partie sur ma lancée de guenilles au crochet en janvier 2019 et j’en faisais 1 par midi. J’ai 2 collègues qui me disaient: ‘Ben coudonc, tu en fais tellement, tu devrais les vendre!’ … je les ai pris au mot!
L’idée m’a séduite. J’ai lancé ma business en juillet 2019 avec les guenilles comme produit #1. Au début je voyais plus ça comme une occasion de rentabiliser ce que je faisais de mes mains, mais l’entrepreneuriat… c’est rapidement devenu une obsession! Je finissais une maîtrise en management à l’époque et je trouvais tellement de façons d’appliquer concrètement mes apprentissages.
J’ai TELLEMENT appris en créant Les Mailles à Mailloux et j’apprends encore aujourd’hui. Ma business c’est mon « creative outlet » #1.
J’imagine, je crée, ça me stimule, me met au défi, me remplit de fierté, me fait faire de belles rencontres. C’est encore plus vrai avec la pandémie; une chance que j’ai Les Mailles à Mailloux! J’ai une job à temps plein comme coordonnatrice des opérations de production chez TVA. Je télétravaille, donc j’ai l’opportunité de crocheter pendant mes meetings; je travaille un peu sur mes patrons ou mes commandes le midi ou le soir; je peux faire mes photos l’après-midi quand la lumière est belle chez moi…. je n’ai vraiment pas à me plaindre!
En plus, ma business m’a permis de faire plein d’autres choses auxquelles je ne m’attendais vraiment pas. Depuis près de 10 mois, je suis aussi gestionnaire de communauté et créatrice de contenu pour diverses entreprises, principalement dans la laine. La pandémie m’aura donné plus de temps pour ça!
La communauté de la fibre s’agrandit de jour en jour, mais on ne la navigue pas toujours de la même façon une fois qu’on met le pied dans l’engrenage entrepreneurial. Pourrais-tu nous parler de ce que la communauté t’apporte, d’abord comme crocheteuse, mais aussi comme femme d’affaires?
Je réalise que j’étais vraiment un « lone ranger » en tant que tricrocheteuse avant! Depuis que j’ai ma business, bien sûr je réseaute pour ça, mais c’est plus qu’une obligation professionnelle. J’ai vraiment découvert une passion pour le fait main québécois; je priorise mes collègues québécois pour des cadeaux par exemple.
Mais plus spécifiquement, j’ai trouvé une communauté tellement ouverte et inclusive dans le domaine du crochet.
J’ai plein d’amies et de « instafriends » que je n’ai jamais rencontrées en vrai…! Mais elles sont de vraies amies, crochet ou pas, que j’ai rencontrées grâce au crochet. Je pense évidemment à ma gang de filles de Francrochet, mais aussi à Mélanie de The Pinecone Project; Sophie de Créartlaine… c’est tellement beau de voir ce qu’elles créent et on jase de tout et de rien. Je fais aussi partie de communautés de femmes entrepreneures; de créatrices québécoises, de crocheteuses… c’est comme de la formation continue.
Au bureau, je fais des formations Excel, avec Les Mailles à Mailloux je fais des formations sur la photo, les réseaux sociaux et la vente!
Évidemment tu fais partie du collectif Francrochet en tant que designer et créatrice. Pas de pression là, mais… comment tu trouves ça?
C’est la meilleure décision que j’ai prise depuis que j’ai ma business.
J’ai trouvé avec Francrochet une communauté de femmes qui me donnent des ressources, des outils et des réponses à mes questions, mais aussi des amies, de l’inspiration, des encouragements et du soutien dans mes questionnements, inquiétudes ou moments d’angoisse!
Parce que non, c’est pas toujours rose l’entrepreneuriat et le design! J’ai une dizaine de patrons à mon actif et CHAQUE JOUR j’apprends quelque chose de nouveau. D’ailleurs, je ne suis vraiment pas une crocheteuse experte! J’admire Mëlie et Zab avec leurs créations de vêtements complexes et détaillés; Fanny et Karine avec leurs amigurumis minuscules… moi, je suis une crocheteuse paresseuse!
Quand je crochète pour mon plaisir, je veux que ça soit simple, qu’il y ait pas trop de coutures et que ça se fasse vite. C’est aussi ce que je propose à mes clients dans mes patrons et mes créations. Francrochet, c’est un groupe diversifié qui m’a montré que chaque personne a de la valeur, du talent, des connaissances, qu’elle peut mettre de l’avant et qui sont pertinents et intéressants!
Tu sembles très à l’aise avec les média sociaux, d’ailleurs tu es très impliquée dans l’animation et la programmation de contenus pour Francrochet. Quel est selon toi la chose principale qui fait que ta petite entreprise laineuse a une belle présence sur les réseaux?
Ben merci! Mettons mon secret de réseaux sociaux, c’est pas d’être la pro technique pi d’avoir 32 applications pour planifier mes posts et de passser 5h par semaine à modifier mes photos; c’est de m’amuser et d’être moi-même.
Quand je feel mou pi que ça me gosse de frogger un projet, je fais une story en sacrant pi en faisant une grimace. Pis ça pogne. Mes Reels sont les trucs les plus absurdes, et ce sont les plus simples qui fonctionnent le plus! Le crochet, c’est mon entreprise maintenant, mais c’est avant tout ma passion, ça me détend, ça m’occupe, ça stimule ma créativité et ça me rend fière quand je vois mes confections.
J’essaie toujours de garder ça en tête sur les réseaux sociaux. C’est ça que je veux montrer!
Bon, ça aide aussi que j’aime les réseaux sociaux et que je consomme beaucoup de contenus sur ces plateformes… c’est pas du tout forcé! Je trouve qu’il y a tellement de négatif sur les réseaux en ce moment… moi j’veux juste partager ma passion pi faire rire (parce que j’aime rire) sans mettre de pression pour vendre. Je me fie sur ce que j’aime. Les influenceurs qui vendent un produit… dans 95% des cas, je trouve ça plate… donc j’évite sur ma page!
Pour terminer, on aimerait bien savoir ce qui attend Les Mailles à Mailloux en 2021!?
En 2021, j’ai décidé de focuser plus sur le design. Et ça a bien commencé avec une collabo avec le Ranch H et J en janvier (mon patron le Québécois) et ma participation à la courtepointe collective #francrochetxwecrochet. Ce mois-ci (en juin), j’ai un patron présenté exclusivement en CAL pour les membres du Crochet Guild of America! C’est une collaboration vraiment impressionnante pour moi et auprès d’une communauté très large de crocheteuses… j’ai bien hâte de voir la réception!
Je sors aussi en juin un patron de beanie en collaboration avec Sac’Amé qui sort une nouvelle couleur de sa base Alyster. Mon amie Mélanie de The Pinecone Project a créé une couleur de laine exprès pour rendre hommage à ma ville que j’aime (Montréal) et je prépare une tuque avec celle-ci pour l’automne et.. pas mal d’autres surprises!
Je continue évidemment la vente de mes fameux chouchous sur ma boutique Etsy, mes guenilles de coton qui font d’excellents cadeaux de pendaison de crémaillère et mes petites confections sur commande.
J’AI OUBLIÉ D’EN PARLER. Mais dans les trucs qui s’en viennent pour 2021, y’aurait aussi #rosepourlacause. Je réunis des entrepreneures québécoises de tous genre qui vont, pour octobre, remettre une partie de leurs ventes à la fondation cancer du sein du Québec, pour une 3e année de suite! Chaque entreprise contribue ce qu’elle veut, l’idée est de promouvoir les entreprises québécoises pour tout le mois d’octobre tout en contribuant à une bonne cause. En 2020, on a ramassé plus de 1700$! Toutes les entrepreneures sont invitées à se joindre au groupe pour cette initiative, les détails seront diffusés sous peu sur la page des Mailles à Mailloux.
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