Décembre 2020
Dans le cadre de son aventure Notre Univers au crochet, Karine (La rose du rang) nous fait découvrir les membres du Collectif Francrochet… sous toutes leurs mailles !
Découvrez le processus créatif derrière la Mini Zab en cliquant ici !
Tu design depuis plusieurs années et ta boutique Ravelry frise les 200 patrons, peux-tu nous parler des éléments qui alimentent ta créativité ?
Ah, mon doux ! Tout m’inspire ! Des fois ça peut être une couleur de laine, d’autres fois un voyage, comme pour mon voyage en France en 2018 : j’avais une collection de bas qui sortait 2 mois plus tard et leur noms ont été grandement inspirés par ce voyage.
D’autre fois ça peut être des personnes : les noms de mes grands-parents paternels (Allard) se retrouvent dans 2 de mes patrons, le fichu Fleurette. et les bas Sylvestre.
Une chanson peut m’inspirer et me donner envie de créer un patron en son honneur. C’est le cas de Sur un air d’été, un haut léger au crochet.
La nature et les saisons m’inspirent beaucoup. Des fois je pars sur un « filon » (mes chandails « cousins et cousines »).
Et finalement (si je n’ai rien oublié), même un mot qui me frappe peut me donner une inspiration. Mais pour ce qui est de « nourrir » ma créativité, casser la routine d’une quelconque manière (une virée, un voyage, un nouveau circuit de marche, apprendre quelque chose de nouveau…) est souvent ce qui « éveille » une nouvelle idée.
Niveau crochet, qu’elle est ta technique préférée et pourquoi?
Ma technique de crochet préférée est le filet. J’ai commencé par en faire pour la déco. Ça se présente en grille et c’est TRÈS simple, mais jamais monotone. Puis, j’ai pensé m’en faire des hauts d’été. À ce moment, je n’écrivais pas de patrons et je les faisais pour moi. J’en ai même fait à quelques unes de mes amies.
Mais j’ai arrêté. Puis, je suis allée à Cuba, et j’ai vu que les artisanes en faisaient. L’envie m’a repris d’en faire. Et comme j’avais commencé à publier des patrons sur Raverly, j’ai voulu publier un premier patron.
Mon premier a été Souffle de liberté, suivi de peu par Sur un air d’été. À partir de là, j’avais des idées pour me constituer une garde-robe de ce type de vêtement d’été qui « habille » d’un rien.
Mais je crois que mes deux préférés sont la veste aérienne, pour son petit biais de tissu qui peut donc s’agencer à une jupe ou des pantalons cousus par l’artisane et mon dernier, Virginie.
Zab la tricoteuse de l’Univers d’une tricoteuse… Si on te demande ta technique préférée au tricot… est-ce que ce serait le jacquard par hasard ?
Oui, c’est clairement le jacquard. J’aime quand même aussi les torsades, le tricot ajouré et le tricot modulaire, mais le jacquard a la palme… depuis 2010. Je suis tombée sous le charme de la culture Scandinave (qui, avouons-le, sont les champions du tricot), et c’est tellement motivant tous ses motifs qui défilent sous nos doigts.
C’est impressionnant et, petit secret, pas vraiment difficile. Je ne me rappelle plus mon 1er jacquard et je n’ai pas souvenir d’avoir trouvé ça super difficile. Par contre, comme tout le monde, j’ai fait des choses trop serrées, ignorante que j’étais de la différence d’échantillon qu’on a avec cette technique. C’est certain que l’apprentissage de la technique à 2 mains (en 2010 environ) a fait bondir mon amour pour cette technique.
Mes patrons les plus faciles par rapport à cette technique sont mes bas Give a little bit et Sylvestre. Tous les 2 ne comportent qu’un peu de jacquard et sont expliqués à partir du haut et aussi à partir de la pointe. Vous devez juste savoir faire des bas de l’une ou l’autre manière.
Dans les mitaines, mon plus facile est les mitaines Actuelles, elles ont justement été créées dans ce but. Et mes patrons les plus difficiles sont tous les gants en jacquard.
Je les ai créés pour avoir de nouveaux modèles à tricoter, car moi j’adore les faire ! Mais peu s’y essaient et, c’est vrai, il faut quand même avoir une bonne expérience en tricot pour s’y retrouver ; mais, tuyau, mon modèle Semainier en comporte très peu.
Fun fact de Karine :
La première fois que j’ai rencontré Zab « en vrai », j’ai passé vraiment plusieurs heures après son départ à être juste semi fonctionnelle parce que je capotais à mon conjoint que « OMG TU COMPRENDS PAS ! Elle savait j’tais qui !!!! Mais ce qu’elle fait c’est juste incroyable !! Cette personne là avec ce talent là sait chu qui ! »
Ta réalisation « fibreuse » dont tu es vraiment le plus fière et pourquoi celle-là ?
Ce qui me procure le plus de satisfaction, c’est mes e-books. J’aime les gros projets et c’est ce qu’une collection de patrons est pour moi : un gros projet sur un thème. De plus, même si ça ne semble pas rentable (c’est tellement un gros rabais que d’acheter une collection !), c’est ce qui m’emmène le plus de ventes.
Les mois où j’ai sorti un e-book ont été mes plus gros mois, même si les gens n’achètent parfois qu’un ou 2 patrons. Et j’aurais de la difficulté à en choisir un préféré, mais j’ai toujours un petit faible pour mon dernier. Comme là, c’est Hibernum, sorti en janvier 2020.
Avec Internet qui prend de plus en plus de place dans le monde du tricot et du crochet, trouves-tu que c’est encore plus important de prendre le temps de connecter « en vrai » avec ta clientèle ?
En-dehors de la pandémie, je donne des cours de tricot, c’est ainsi que je connecte avec d’autres tricoteuses, mais aussi, un peu en fréquentant des cafés-tricots (il y en a beaucoup dans la région de Lévis-Québec). Je suis quelqu’un qui a besoin aussi de prendre du temps seule, pour réviser régulièrement mes objectifs, recharger mes batteries et… prendre le temps de réfléchir… parfois à de nouvelles idées !
En tant que designer, qu’elle est la chose essentielle à garder en tête quand on lance un patron dans l’univers ?
Quand je publie un patron, c’est important que j’en sois fière, que j’aie l’impression qu’il me ressemble. En tant que designer, nous sommes confronté(e)s aux préférences des tricoteurs/euses (à l’aiguille et au crochet) qui achètent les patrons. Nous changeons parfois un peu notre orientation pour plaire à la clientèle qui nous suit. J’adhère à ça et je le comprend, mais jusqu’à un certain point. Il faut aussi y garder son âme. Si j’entre trop dans l’optique de vouloir vendre mes patrons à tout prix et que je perds ma motivation, je ne suis pas plus avancée.
Depuis que tu as commencé le tricot et le crochet, quelle a été ta plus belle découverte au travers de ces disciplines ?
Quand j’étais jeune adulte, je faisais un métier stressant et très actif (j’étais professeur de danse) et je trouvais que le tricot m’apaisait. Je trouve que tout travail manuel est valorisant, stimulant, et extrêmement sain mentalement. Et encore plus aujourd’hui, tout le courant du « slow living », dont le tricot et le crochet font partie, est une véritable thérapie pour notre société stressée, qui veut tout hier.
On ne peut tricoter un objet en quelques heures (encore moins en quelques minutes). Et c’était comme ça autrefois. Si on avait besoin de bas, par exemple, on n’allait pas au magasin les acheter : il fallait les tricoter. Planifier ce que je vais porter, ou mes cadeaux, longtemps d’avance, pour fabriquer moi-même ces choses, me donne l’impression que mes vêtements, mes cadeaux auront bien plus de valeur.
J’ai déjà eu l’ambition de ne porter que des choses que j’aurais faites moi-même (je cousais aussi dans ce temps-là), juste pour la fierté de tout faire à la main. Bon, j’ai abandonné le projet, mais comme je dis parfois, il en est resté un petit quelque chose.
Vous voulez explorer l’Univers d’une tricoteuse ? Visitez les liens ci-dessous ! En plus, j’ai appris de source sûre qu’il y aurait du nouveau d’ici quelques jours!
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2 réponses sur « La rose du rang crochète… Zab Allard! »
Hiii! Merci Karine!
[…] que Karine (de La rose du rang) a fait de moi et qui a été dévoilée cette semaine, avec une entrevue avec moi, et un autre article sur son processus derrière la fabrication de la mini-poupée. Avec ça, […]