Carolanne Baribeau, La Fabrique Chaotique, nous parle de son expérience d’initiation à la teinture de laine !
En tant qu’adeptes de crochet (et des arts de la fibre en général), nous savons que collectionner de la laine et l’utiliser sont 2 passions complètement différentes ! La couleur qu’on n’a pas dans notre inventaire, la taille de fil qu’il manque, les soldes dans les magasins… Toutes les excuses sont bonnes pour en acheter plus !
La petite histoire
Devant ma montagne grandissante, ma résolution pour l’année 2023 a été d’utiliser la laine que j’avais en stock avant de faire de nouveaux achats. À l’exception d’une commande personnalisée pour laquelle mon client voulait une couleur en particulier que je n’avais pas en stock, j’ai réussi à tenir le coup toute l’année et à diminuer de beaucoup ma collection. Bien que j’aie décidé de répéter l’expérience pour l’année 2024, j’ai aussi commencé à suivre les pages de plusieurs teinturier·es et je n’ai pas pu m’empêcher de commencer à rêver.
Lors de mon marché de Noël au Duché de Bicolline, j’ai très brièvement discuté avec Jason de la Ferme Récréative Cazas et Alpagas. Il s’agit d’une petite ferme familiale située à St-Stanislas-de-Champlain. Jason et Julie se spécialisent dans l’élevage d’alpagas, la transformation de la fibre et la teinture de la laine. Comme la ferme est située à seulement 30 minutes de chez moi et que je savais qu’ils offraient des visites de la ferme et de petits ateliers, je leur ai demandé s’ils offraient des ateliers pour apprendre à teindre la laine.
Après un peu de réflexion, Julie a décidé de monter un cours pour répondre à ma demande !
Journée teinture
Le 18 mars dernier, je me suis donc levée tôt pour me rendre sur place. Après être passée tout droit parce que mon GPS ne m’indiquait pas le bon endroit, je suis finalement arrivée à bon port, accueillie dans l’atelier par Julie et Gustave, un des chiens de la famille.
Julie m’a remis un document d’une vingtaine de pages qu’elle avait préparé pour moi.
Elle m’a ensuite expliqué le trempage de la laine qu’on doit faire avant de la teindre, étape qu’elle avait déjà faite pour nous sauver du temps. Nous avons une journée chargée devant nous !
Julie m’a parlé des différents types de fibre et comment ils n’absorbent pas la teinture à la même vitesse. Mon expérience en laboratoire m’a été très utile alors que Julie m’expliquait comment préparer les mélanges de teinture et le calcul les quantités et concentrations voulues.
Méthodes de teinture
On a ensuite commencé la partie plus technique. Julie m’a enseigné 4 façons de teindre la laine :
- La teinture par immersion,
- La méthode « speckle dye »,
- La méthode « low immersion » et
- La teinture à la main, en utilisant un vaporisateur.
On peut aussi peindre avec un pinceau ou une éponge, ou en utilisant des bouteilles à pression. J’étais surtout intéressée par les méthodes de « low immersion » et de « speckle dye » puisque j’avais vu quelques vidéos sur la façon de faire et que c’était ce qui m’avait donné envie d’essayer la teinture.
C’est d’ailleurs le mélange de ces 2 façons de faire que j’ai préféré !
De gauche à droite :
- Immersion
- Low immersion + Speckle dye
- Speckle dye
- Vaporisateur
Julie m’a aussi appris comment fixer la couleur, soit en laissant tremper à haute température, à l’aide de la vapeur, ou au micro-ondes. Puis sont venus le rinçage, l’essorage, le séchage et l’entreposage.
Elle m’a parlé des outils qu’elle utilise, des fournisseurs chez qui elle achète sa teinture, des sites internet qu’elle utilise, en passant par des petits trucs et astuces qu’elle a développés avec l’expérience.
Sans oublier les alpagas !
Nous avons ensuite rendu visite aux alpagas. J’ai posé plusieurs questions concernant l’élevage, le tempérament et les soins. Il faut dire que je caresse un peu le projet d’avoir des animaux laineux à la maison dans le futur et je trouve très important d’être bien renseignée avant de se lancer.
J’ai été surprise d’apprendre que ce sont des animaux extrêmement curieux, mais qui n’aiment pas beaucoup être manipulés. Moi qui adore minoucher, j’avoue avoir été un peu déçue de l’apprendre ! Peut-être qu’un jour je produirai ma propre laine – mais ce n’est clairement pas pour tout de suite !
Conclusion ?
Pour un atelier qui venait tout juste d’être mis en place « juste pour moi », je n’aurais pas pu espérer mieux. Les informations étaient tellement complètes que Julie avait répondu à chacune de mes questions avant même que je les pose.
Il y a tellement de subtilités et de façons de faire, de facteurs à surveiller pour obtenir un résultat particulier, de couleurs et de nuances qu’on peut travailler ou utiliser à son avantage… J’avais l’intention de prendre quelques photos du processus et des alpagas, mais j’ai finalement été tellement captivée par ce que je faisais que je n’ai pas sorti mon appareil photo une seule fois !
Je recommande à quiconque aurait envie de tenter l’expérience de ne pas hésiter !
Visitez la Ferme Récréative Caza et Alpaga !
